Page 7 - La communication financière à l'ère digitale
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 1. Les origines
La communication financière, ou « information financière » n’a pas attendu les premières cotations boursières pour voir le jour. C’est au cœur de la Suède du XIIIème siècle, en 1288, que tout commence. A Falun, une mine de cuivre, la concession Stora Kopparberg, est la toute première entreprise non cotée à solliciter des investisseurs étrangers. La « communication financière » naît alors avec un besoin : celui pour les entreprises de répondre à la demande qui s’accroît, et donc d’augmenter les capacités de production. Il faut voir plus grand, plus loin, et aller chercher des fonds en dehors du clan familial. En France, les moulins du Bazacle à Toulouse sont la première société par actions, créée en 1250.
Il faudra toutefois attendre le début du XXème siècle pour que la communication financière prenne de l’ampleur, et ce, principalement aux États-Unis. Les besoins en capi- taux y sont tels pour financer les travaux d’infrastructures que les nouvelles fortunes de l’ère industrielle donnent goût à la spéculation et à l’argent placé.
En France, le concept de communication financière apparaît plus tardivement et se généralise dans le milieu des années 1980. Elle est alors perçue comme « un placement en or pour les entreprises »1.
 Les
Aujourd’hui, la communication financière, qui concerne principalement les sociétés cotées - mais qui devient aussi un enjeu pour les sociétés non cotées nous y reviendrons - est passée de simples « publicités remplissant les obligations légales », dans un langage souvent technique, à une véritable stratégie de communication financière.
« Le poids des financements de marché dans la structure de financement des entreprises françaises est passé de moins de 30% en 1978 à plus de 50% en 2000 », notait encore le rapport universitaire. À cela s’ajoutent de nouvelles règles venant « libéraliser » ou en tout cas déréguler quelque peu l’activité boursière.
En résumé, « la privatisation des économies, le déve- loppement des produits d’épargne, la professionnalisa- tion des marchés financiers, l’explosion des nouvelles technologies, la mondialisation des marchés avec les parts croissantes des investisseurs institutionnels étran- gers ... » sont les facteurs du développement d’une communication aux petits oignons pour les actionnaires (individuels, salariés, investisseurs institutionnels, etc.). Le marché boursier lui-même s’est mondialisé, à l’image de la création d’Euronext en Europe en 2000.
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1ONNEE Stéphane, CHEKKAR Rahma, Faculté de Droit d’Economie et de Gestion, IAE Orléans, 2005.
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