Page 9 - La communication financière à l'ère digitale
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 3. Plus de règlementation, plus de communication
L
Si la communication, sur une base volontaire à l’égard des actionnaires, a débuté dans les années 1980 avec le durcissement des réglementations, c’est essentiellement pendant la crise de 2008 et après que le besoin de s’adresser au grand public s’est fait sentir.
Effet conjugué de la crise et de l’essor des réseaux sociaux, l’opinion publique demande désormais des comptes aux entreprises.
Début 2008, aux États-Unis, deux importants action- naires d’Apple écrivent une lettre ouverte au fabricant - qu’ils publient sur Internet - pour demander à la firme de prendre davantage de mesures pour lutter contre l’ad- diction des enfants à l’iPhone. La démarche fait alors la une des médias, sur fond de problèmes physiques et mentaux détectés chez les jeunes américains. Dans la foulée et pour y répondre au plus vite, Apple annonce l’installation de nouvelles fonctionnalités de contrôle pa- rental dans ses appareils. Elles sont alors censées ren- forcer des options déjà existantes.
 Plus règ
es entreprises doivent dorénavant s’adapter aux nouvelles exigences de transparence et s’efforcer de construire une relation de confiance entre dirigeants et actionnaires, ainsi qu’avec le grand public.
Au-delà des risques que l’on perçoit, le digital représente une véritable opportunité de rendre la communication financière accessible au plus grand nombre, à la fois par souci de transparence et par pédagogie. D’autant plus dans un secteur où une information claire et précise, primordiale pour la valorisation des titres, est exigée par la règlementation.
Néanmoins, pour l’heure, les outils digitaux utilisés restent relativement traditionnels : 93% des analystes ont ainsi toujours recours aux « investor days », aux webcasts et aux conférences de presse, 89% aux rapports financiers et aux documents obligatoires, comme le montre l’étude EY de 2017. La publication obligatoire des comptes, les communiqués, les présentations aux analystes, les roadshows et les Assemblées générales offrent une vision plus claire de la stratégie de l’entreprise et de la manière dont elle conduit son développement.
Mais les approches commencent à évoluer. Ainsi, 48% des entreprises sondées dans cette étude font part d’une augmentation du budget dédié à la relation investisseur, contre 32% qui l’ont maintenu stable.
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